Fiche Actualité

Yamabushi pionnier du MMA

Date : 23/08/2009

Comme nous vous l'avons déjà dit ici, le Yamabushi pratique diverses formes de combat libre depuis le milieu des années 1970. Sous l'impulsion de Jean-Pierre Baechler et de Jean-Daniel Pfund, les arts martiaux dits de lutte et de frappe n'étaient pas dissociés. Dès le début des années 1990, Carl Emery, leur élève, a repris dignement le flambeau en particpant à des tournois de ju-jistu de combat et de divers combats libres après avoir mis un terme à sa carrière de kickboxeur. Cette deuxième carrière sportive a été fructueuse avec près de 22 tournois remportés dont un titre en submission fighting lors des championnats mondiaux des policiers de Las Vegas (Nevada - USA) en 2004.

C'est donc dans cet état d'esprit d'ouverture qu'il y a plus de 12 ans maintenant que Bas Rutten est le conseiller de Carl Emery en ce qui concerne le combat libre. Vous aurez sans aucun doute beaucoup de plaisir à lire l'article, ci-dessous, de Michel Guichard paru voilà près de 10 ans dans le quotidien national "Le Matin"! Vous avez bien lu: 10 ans que les meilleurs du ,MMA foulent les dojos du Yamabushi et des ACE. Il faut remettre certains passages de l'article dans leur contextes, notamment en ce qui concerne le palmarès de Bas Rutten qui a évolé, en autres en s'octroyant le titre  mondial des lourds de l'UFC.

Bonne lecture! 

 

Article - 26/10/1999 – Journal « LE MATIN » - par michel Guinchard

Bas Rutten, un rapace en cage.

 Le Hollandais de Los Angeles est l'une des vedettes des controversés «ultimate fightings».

Invité en Suisse par Carl Emery, notre envoyé spécial a rencontré Bas Rutten au Dojo du Yamabushi.

Bas Rutten, King of Pancrase and UFC World Heavyweight Champion

ARTS MARTIAUX: RENCONTRE

 

Bas Rutten, un rapace en cage Le Hollandais de Los Angeles est l'une des vedettes des controversés «ultimate fightings» (combats ultimes). Où, à l'intérieur d'un octogone grillagé de fer, tous les coups - ou presque - sont permis. Il a dirigé un stage de combat libre à Genève.

 

La porte de la cage de fer s'est refermée. Les deux athlètes sont face à face, comme deux fauves dans un cirque. Sauf qu'eux y sont entrés librement... Pour prouver que leur méthode de combat - karaté, judo, full-contact, jiu jitsu, pancrace, vale tudo, etc. - est la meilleure? Pour le fric? Pour dépasser leur peur? Certainement un peu de tout cela. Car, dans l'«ultimate fighting» (combat ultime), tous les coups sont permis... hormis les attaques aux yeux et les morsures. On imagine bien que, plus leur succès a grandi - énorme médiatisation, avec sang à la une à l'appui -, plus ces nouveaux gladiateurs ont été mis au pilori: «boucherie!», «appel aux plus vils instincts de l'homme», etc. Le tout couronné par une interdiction dans plusieurs Etats américains, notamment après la mort d'un citoyen US.

 

Et puis, on approche un de ces hommes, Bas Rutten. Pas un monstre. Un bloc de granit, certes, mais un bloc de granit au sourire radieux. Communicatif. Invité par Carl Emery à Genève, le numéro un mondial du pancrace a décortiqué les finesses - vous avez bien lu - du combat libre. L'application, notamment au sol, de principes physiques simples pour se sortir de situations scabreuses.-

 

Bas Rutten, comment êtes-vous venu au combat libre?- (Ironique.) Parce que je suis fou. Soyons clair: depuis les débuts de l'humanité, l'homme aimerait savoir se battre. Quel enfant, quel homme, même s'il se considère uniquement comme un intellectuel, même s'il méprise le sport, refuserait d'être un bon combattant? Ne serait-ce que pour remettre à sa place le type qui a bousculé sa petite amie...-

 

A part les attaques aux yeux et les morsures, tous les coups sont permis en «ultimate fighting». Comment est-il possible qu'il n'y ait pas un mort ou un blessé grave à chaque tournoi?- Mais parce que ce n'est pas si facile que ça de mettre un spécialiste, qui s'y attend, hors de combat! Regardez. (Bas Rutten se couche et invite Carl Emery à s'installer à califourchon sur lui, puis à le frapper. Il pare ou empêche chaque coup de partir.) Vous voyez? Quand on sait qu'on peut recevoir vraiment les coups, sans gants ou avec de très minces protections, on sait vraiment les éviter.-

 

Que répondez-vous à ceux qui disent que l'«ultimate fighting est une boucherie?- Si deux combattants bien préparés veulent s'affronter dans une enceinte en toute connaissance de cause, c'est leur affaire. S'il y a quelque chose à interdire, ce serait plutôt les cross-country, où le cheval n'a pas le choix. Quand je vois du badminton à la télé, je change de chaîne, mais je ne critique pas. Il faut aussi savoir que la majorité des combats se gagnent par abandon, et non par k.-o. C'est vrai, il y a eu 1 mort. Mais je prétends que c'est moins dangereux que la boxe - 60 morts - car nos techniques sont beaucoup plus variées, on ne cherche pas systématiquement la frappe au visage.- Avant de passer au pancrase, vous comptiez 16 victoires en boxe thaïe, dont 14 par k.-o.

 

N'avez-vous jamais été tenté de combattre en K-1, ou s'illustre le Suisse Andy Hug?- Je connais personnellement toutes les vedettes du K-1 et on me l'a proposé. Mais ce n'est plus ma spécialité. J'aimerais plutôt les rencontrer selon mes règles...

 

Le combat libre va devenir plus populaire que la boxe»-

 

Bas, à quoi pense-t-on quand on entre dans cette cage de fer?- J'y suis mieux que sur un ring, c'est plus grand. J'écoute surtout... l'entourage de mon adversaire. Lui, il peut rarement faire pareil: mon coin parle néerlandais...

 

- Que gagne le vainqueur d'un tournoi?- Moi, je suis bien payé. Je ne dis jamais combien par respect pour ceux qui le sont moins, mais c'est incomparable avec ce que gagne un boxeur du même niveau. Il y a aussi des combattants qui ne gagnent que 1500 dollars par tournoi.

 

- Quelles sont les qualités d'un bon combattant de «libre» (pas nécessairement d'ultimate fighting)?- Il doit avoir la volonté de s'entraîner comme un fou. Mes entraînements sont beaucoup plus durs que mes combats. Il faut se forger un corps de fer, la technique ne suffit pas.

 

- Le combat libre a permis de comparer de multiples méthodes et de remettre en question pas mal de choses... Quel est son avenir?- Les gens n'en ont pas encore pris conscience, mais il va devenir plus populaire que la boxe. Aux Etats-Unis et en Hollande, ces tournois font un triomphe.

 

 

«Rickson Gracie refuse de me rencontrer»

 

-Robin, un membre de la célèbre dynastie Gracie - les seigneurs du jiu jitsu brésilien -, vient au Salon des arts martiaux de Genève, samedi prochain. Que pensez-vous de lui?- Je ne le connais pas personnellement...- Vous connaissez tout de même son frère Rickson, qui n'a jamais été vaincu?- ... parce qu'il choisit bien ses adversaires, qui ne sont plus nécessairement les meilleurs. Je l'ai défié plusieurs fois, il a toujours décliné l'offre.

 

- Quel a été votre combat le plus difficile?- Le dernier. Contre l'Américain Kevin Randleman, un type de 115 kg, très fort et très grand, qui m'a cassé le nez. J'ai heureusement pu conclure sur un coup au foie.

 

- Et le prochain?- Je ne sais pas. Je devais rencontrer le frère de Ken Shamrock, Franck, 5 fois champion des Etats-Unis chez les moyens, que j'ai déjà battu deux fois. Mais il paraît qu'il a pris sa retraite...Bas Rutten, qui combat généralement chez les lourds, n'a qu'un kilo à perdre pour passer dans la catégorie en dessous. En ultimate fighting, les catégories de poids sont récentes.

 

- Vous habitez à Los Angeles. Hollywood... Le cinéma, vous y pensez?- Mais, c'est pour ça que je suis venu ici. J'ai tourné comme invité dans une série télévisée, 4e audience aux Etats-Unis. Et je repars la semaine prochaine sur le tournage d'un film, «King Of Queen's».

 

- Bas, si vous étiez...

Un animal? Un oiseau... rapace.

Une voiture? Un coupé Mercedes.

Un film? «True Romance», avec Dennis Hoper.

Une musique? Le groupe Bio Hazard.

Un plat? Les côtes d'agneau.

Une boisson? La bière.

Une couleur? Le bleu.

Un pays? Les Etats-Unis.

Un livre? (En riant.) «Spiderman» (l'Homme-Araignée). Je collectionne les anciennes BD.

Un habit? Ça dépend des situations, mais jamais un costume.

Un personnage historique: Bruce Lee. Mais oui, c'est désormais un personnage historique.

 

PRATIQUE

Vidéo: «Apprenez le pancrace avec Bas Rutten», Ed. Karaté-Bushido.

Livre: «Ma méthode de pancrace». Bas Rutten. Ed. EM.Web: www.bhjjc.com

En Suisse: Tournoi tous styles. Le 11.11.1999, centre sportif du Bout-du-Monde, Genève (12 h).

Rens.: carl.emery@yamabushi.ch

 

Les styles de combat libre Ultimate fighting (UFC): Créé en 1993 aux Etats-Unis par Rorion Gracie. Cage hexagonale, sans toit. Les premiers combats n'avaient pas de limite de temps et il n'y avait pas de juges. Seulement un «arbitre» qui donnait le départ du combat et l'arrêtait quand un combattant ne pouvait plus se défendre ou était k.-o. A l'époque sans catégories de poids, il y en a maintenant trois (légers, moyens, lourds). Gants légers. Sanda: Créé en Chine en 1988. Casque, gants, plastron. Mais pas de combat au sol. Pancrase: Le mot pancrace date de l'Antiquité. Mais le pancrase (avec s) a été créé en 1993 au Japon. Sur un ring. Bas Rutten est champion du monde. World combat championship: Créé aux Etats-Unis en 1995. Reality super fighting championship. Créé aux Etats-Unis en 1996. Free-fight et cage-fight: Créés en Hollande. Battlecade et pit-fight: Créés aux Etats-Unis. Shoot-Wrestling: Créé au japon. Et aussi: Vale tudo, jiu jitsu, pankido, kenpôkan, hybrid pancrace, submission art wrestling, shoot-wrestling, shoot-fighting, etc.Source: revue «Karaté-Bushido»

 

 

CARTE DE VISITE

Nom: Rutten. Prénom: Bas (Sébastian). Né le: 24.2.66 à Tilburg (Hol). Poids: 95 kg. Taille: 1,84 m. Domicile: Beverly Hills, Los Angeles. Techniques préférées: Son punch. Mais il met un point d'honneur à être partout le meilleur possible. Autre sport pratiqué: A débuté par l'athlétisme (javelot, saut en hauteur et en longueur).Palmarès: Boxe thaïlandaise: 16 victoires (14 k.-o.). Pancrase: 28 victoires, 3 défaites (Funaki et Ken Shamrock (2 fois). Sa dernière défaite remonte à 1995. Depuis qu'il a ajouté le combat au sol à sa panoplie, il a gagné 26 fois de suite."


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