Fiche Actualité

Feodor Tamarsky rejoint le Yamabushi!

Date : 25/07/2009

Le Yamabushi est très fier de vous annoncer que le célèbre budoka et peintre, Maître Feodor Tamarsky, va ouvrir une section de sabre japonais au sein du club en septembre prochain.

Il s'agira de Iaï-Do Takeda-Ryu, issu de droite ligne des plus célèbres samouraïs.

Feodor Tamarsky, samouraï des temps modernes

De plus amples informations seront prochainement en ligne. Parallèlement à cette section de Iaï-Do traditionnel, une section plus sportive et également destinée aux enfants sera également créer à la rentrée scolaire 2009-2010. Là aussi,  plus de détails très prochainement sur votre site préféré !

Feodor Tamarsky offrant une toile à Maître Masamichi Noro

Dans cette attente, vous trouverez une entrevue de Feodor Tamarsky réalisée par Serge Mairet il y a quelques années. Bonne lecture... et bienvenu parmi nous, Maître Feodor Tamarsky!

 

Feodor Tamarsky

artiste peintre, professeur de karaté

Né à Moscou en 1954, sorti de la Faculté de réalisation et Mise en Scène de l'Ecole Supérieure "Studio" du Théâtre Académique d'Arts de Moscou en 1979. Membre du Comité des Graphistes de la ville de Moscou. Les oeuvres de l'artiste se trouvent dans les collections privées en Russie, aux Etats-Unis, au Canada, en Allemagne, en Italie, en Espagne, en France, en Suisse, aux Pays-Bas, en Belgique, en Australie, au Japon, en Autriche, au Brésil, dans les collections des musées d'Etat de Novgorod et de Pskov en Russie et de musée Militaire Vaudois en Suisse.
Des nom célèbres possèdent quelques uns de ses tableaux tels Phil Collins, Baronne de Rothschild, Maître Alain Floquet, Maître Yoshiji Soeno, Maître Roland Habersetzer, Maître Pascal Krieger, Maître Luigi Carniel, Michel Random, Jesse Glover, premier élève de Bruce Lee etc.

 

L'énergie, trait d'union entre les arts

1) Est-ce qu'on peut dire que votre art provient de la nature?

Féodor Tamarsky: Bien sûr! Parce que si l'on parle de la peinture, la démarche est typiquement énergétique. Pourquoi? Parce que la technique de peinture est un moyen de communication. Si l'on ne possède pas la base technique, on ne peut pas expliquer.De plus, la peinture, pour un artiste, c'est un moyen de dialoguer avec le public. Quand on a rien à dire, il est préférable de changer de métier... Ce n'est pas le travail de l'artiste d'expliquer un tableau. C'est malheureux à dire mais le travail de l'artiste est devenu une forme de loisir tournée vers une seule chose: répéter l'image de la nature... mais cette nature est tellement magnifique que cela ne sert à rien. Aucune peinture au monde ne donne la lumière du soleil ou la profondeur de la nuit. Le travail du poète, du musicien, du peintre n'est pas de copier la nature mais de retranscrire des sensations et essayer d'apporter l'énergie qui véhicule l'intensité des idées ou des sentiments.Si il n'y a pas d'énergie dans le tableau, c'est une image morte qui ressemble à une très mauvaise photo ou à une substance chimique ou naturelle sur une surface à peindre... Si l'on revient vers la vie, celle-ci se termine quand l'énergie quitte le corps. Le tableau, sans l'énergie, c'est par conséquent quelque chose de morbide!

2 ) Dans vos différentes activités, de peintre, de karatéka, de pratiquant de sabre, observez-vous une même constante?

Féodor Tamarsky: C'est un domaine semblable, effectivement, qui permet d'accumuler l'énergie et de la redistribuer selon des formes qui prendront un aspect différent selon l'art choisi... De nombreux maîtres ont dit qu'il fallait tenir le sabre comme un pinceau et pour moi, le pinceau, je dois aussi le tenir comme un sabre! Ma pratique personnelle confirme cette affirmation. Pour la première fois, j'ai tenté de réunir ces éléments et essayé d'expliquer aux intéréssés, au travers de mes stages, l'harmonie de l'énergie personnelle, par la voie des arts martiaux et de la peinture. Si l'on prend le contenu de notre premier stage (avec Serge Mairet ), on avait pour thème le grand fleuve chinois Yangzi. Ce thème n'avait pas été choisi par hasard... Dans notre école, Sane, c'est un kata que nous pratiquons et de cette manière, nous avons ainsi réuni plusieurs éléments dans un même objectif: montrer l'unité de la pratique martiale, gestuelle et picturale, reposant sur la même base, celle de l'énergie vitale! Quelque soit la forme adoptée, les postures du Dacheng Quan ou les katas de l'école Sane, l'expression provient de la même source. C'est pour cette raison que ces formes sont complémentaires. Une seule chose apparaît différente: la profondeur de la pratique ou la superficialité... Voici les pensées de maîtres qui pourront étayer nos propos:

Li Jian Yu, qui a consacré sa vie aux arts martiaux, aux soins et à la calligraphie, maître de Dacheng Quan, disciple du fondateur Wang Xiang Zhaï.

"Pendant plusieurs décennies, maître Li Jian Yu a renforcé l'union du corps et de l'esprit à travers le geste, qu'il soit pictural ou martial, explorant à chaque action, à chaque trace de pinceau, les mystères du plein et du vide, du mouvement et de l'immobilité, de la forme et de la non-forme. On se souviendra qu'une des premières fonctions de l'écriture chinoise éait de matérialiser les secrets de l'invisible, de révéler les puissances cachées de l'au-delà.
Des scribes chamans de la dynastie Shang, il y a plus de trois mille ans, aux maîtres calligraphes actuels, l'art majeur de l'écriture a toujours tendu à élucider l'énigme fondamentale de l'être, un objectif que, sous l'influence de la tradition lettrée du taoïsme et du bouddisme Ch'an ( Zen ), poursuivent les arts martiaux supérieurs.

Takemi Takayasu, maître de l'école de Karaté Uechi-ryu et peintre.

" L'énergie est partout présente, dans ses bras ou dans ses jambes ainsi que dans sa tête et dans ses viscères, absolument partout! Cette énergie peut être renforcée ou améliorée. Le courage est la base de l'énergie. Sans parler du Karaté, quelle personne qui, sans courage, peut disposer d'une véritable énergie? Pour développer ce courage, il faut travailler sérieusement et avec régularité. C'est un principe valable pour toutes les activités humaines... et notamment dans celle du contrôle des émotions et de la manière de penser. Par exemple, orienter ses pensées vers le bien est un signe de courage et de coeur, donc d'énergie! Quand le vide est en lui, il ne pense à rien de précis. Si son esprit est occupé, il ne peut pas peindre. En fait, toute son énergie part sur la toile et il a besoin que son être entier s'investisse dans l'acte de peindre. Comme il le dit: " Les toiles sont le reflet de votre âme..."

Quel lien y-a-t-il entre tout cela?

Nous avons gardé l'image du grand fleuve Yangzi, très chargée énérgétiquement, qui peut être doux ou lent mais aussi extrêmement fort ou destructeur, avec un rythme changeant tout le temps... En conservant cette image, nous avons regardé la calligraphie du Yangzi et l'on peut dire que le rythme du trait de la calligraphie est lui aussi porteur du rythme ou de l'énergie toujours changeants... Ce qui montre bien que les hiéroglyphes de calligraphie ont pris naissance dans la nature! Avec ces deux images, nous avons analysé le kata qui porte le nom de Yangzi. Et dans les katas, on peut voir de nombreuses similitudes avec le système de la calligraphie de Yangzi, donnant la possibilité pour quelqu'un quin apprend ce kata là, de s'initier à l'énergie intrinsèque et non à une simple gestuelle. Par conséquent, de comprendre et de ressentir le kata! Le maître qui enseigne ces thèmes traditionnels, souligne la pratique du kata comme un élément très important sur la voie martiale, allant beaucoup plus loin qu'une simple forme.

 

                                                                                                      Propos recueillis par Serge Mairet

Maître Feodor Tamarsky également expert en Karaté Kempo

 


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