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Soraya. Une Battante dont le Yamabushi est très fier!

Date : 07/12/2010

Soraya, la battante!

Il y a quelques années, une élève nommée Soraya Elouaret a commencé à s'entraîner au club. Elle s'est très vite démarquée par sa ténacité et sa sociabilité. Elle est devenue la coqueluche du club. Malheureusement et tragiquement, Soray a été victime d'un accident de voiture la rendant paraplégique en 2004.

Soraya ne s'est pas avouée vaincue, au contraire! Elle s'est battue et elle a remporté un combat bien plus difficile que tous ceux que les compétiteurs peuvent imaginer jamais connaître entre les cordes d'un ring... l'handicap! Soraya a gagné son combat. Désormais, elle travaille dans la police genevoise au sein du service juridique et ce n'est pas tout... elle s'est même payé le luxe de monter sur le podium du concours de Miss Suisse Handicap.

Nous vous laissons prendre connaisance de ce magnifique article paru dans L'Illustré, magazine le plus important de Suisse. Bravo Soraya. Nous t'aimons et nous sommes tous très fiers de toi, tu nous as tous donné une leçon de courage des plus exemplaires!

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La plupart des instructeurs du club sont policiers et gendarmes, ce qui est rarement connu du grand public. De gauche à droite, Gaëtane Monnairon (compétitrice en ju-jitsu, kickboxing et MMA), Eric Mossière (instructeur de full cotnact kickboxing), Sacha Vetterli (instructeur de jiu-jitsu, MMA, kickboxing et boxe thaïe), Cloe Monnot (combattante de kickboxing), Soraya Elouaret (la star) et Eric Monnot (président du triathlon club de Genève et grand ami du Yamabushi et de l'ACE).

BATTANTE

UNE MISS HANDICAP À LA POLICE

Il y a six ans, cette fan d’arts martiaux s’est retrouvée dans une chaise roulante après un accident. Brisé, son rêve de devenir policière. Aujourd’hui, Soraya vient d’être élue deuxième dauphine de Miss Handicap 2010 et a déniché un job temporaire. Dans la police genevoise!

Par Patrick Baumann - Mis en ligne le 01.12.2010

«Un jour j’ai assis la beauté sur mes genoux. Et je l’ai trouvée amère.» On songe à ce vers de Rimbaud en la rencontrant, des yeux à faire pâlir une émeraude et un sourire dessiné pour croquer la vie. Pourtant, Soraya Elouaret, 25 ans, est en chaise roulante depuis son accident de voiture en décembre 2004. Beauté assise, désormais. Elle qui pratiquait avec brio et en compétition judo, jiu-jitsu et autres pirouettes martiales ne peut plus regarder son interlocuteur dans les yeux s’il ne fait pas l’effort de se mettre à sa hauteur. Même si aujourd’hui elle virevolte en faisant tourner les roues de sa chaise.

L’autre samedi, à Berne, la Genevoise a été élue deuxième dauphine de Miss Handicap 2010, devant un parterre de personnalités. Une jolie revanche sur un destin qui a manqué de clémence.

Elle rêvait d’être policière. Menottes à la ceinture, horaires jamais monotones, rencontres insolites et la joie de retrouver les copains de son club de sport, tous gendarmes, qui se réjouissaient de la compter bientôt parmi eux. Elle était prête, avait déjà passé avec succès l’examen d’entrée de l’école de police.

«EST-CE QUE JE REMARCHERAI?»

Seulement voilà: dix-neuf jours avant ses 20 ans, au sortir d’un pot avec des copains, la voiture qui dérape, Soraya à l’arrière, éjectée avec son siège par la vitre. Le choc, puis très vite la conscience de la gravité de ses lésions. «J’ai tout de suite su ce qui m’arrivait. Dans l’ambulance, j’ai demandé: «Est-ce que je remarcherai?»

«Je me suis inscrite à Miss Handicap car ce n’était pas un concours de beauté comme les autres»

Soraya Elouaret

Personne à ce jour n’a pu lui répondre. Certes, sa moelle épinière n’est pas sectionnée, seulement comprimée au niveau D4, ce qui peut laisser de la marge à l’espoir. «La science pourra peut-être faire quelque chose dans quelques années», dit-elle avec une voix souvent timide et un sourire qui accompagne chaque fin de phrase.

Six mois d’hôpital, un rêve brisé, une vie obligée de virer à 180 degrés et les copains qui font malgré tout irruption dans sa chambre, le 17 janvier 2005, avec champagne et autorisation médicale pour fêter ses 20 ans. «C’était un peu dur, se souvient-elle. J’ai bien failli baisser les bras, je me suis souvent demandé pourquoi moi. J’ai frémi à l’idée des efforts à faire pour retrouver une mobilité presque normale, mais ce sont mes amis et ma maman qui m’ont aidée à aller de l’avant et à passer le cap. Je les sentais si tristes pour moi que j’ai voulu leur montrer que je pouvais m’en sortir! Six mois après ma rééducation, je décidais de faire ce que j’avais prévu avant mon accident: prendre un appartement et devenir indépendante!»

POLICE EXEMPLAIRE

Elle s’achète une voiture, reprend le chemin de l’école de culture générale. D’ailleurs, dans quelques mois, Soraya obtiendra son diplôme d’assistante de direction. Comble de l’ironie, de la part de ce destin qui ne l’a pas ménagée, elle est en stage jusqu’en juin au service juridique de la police genevoise. Une police dont l’engagement pour l’intégration des personnes en situation de handicap lui a valu un prix en 2009.

Sur un mur du bureau où elle travaille à mi-temps, la photo des aspirants gendarmes cuvée 2010. Un léger pincement au cœur en la regardant? «Non, je suis passée à autre chose. J’aimerais beaucoup travailler par la suite dans la police comme aide-comptable!»

«Le handicap reste un tabou dont on ne parle pas assez»

Soraya Elouaret

Au repas de midi, il arrive à la jeune femme de retrouver Gaëtane, Sacha, Chloé, les deux Eric, les copains du passé, du temps où elle était une étoile montante des arts martiaux. Tous sont devenus pères ou mères de famille au fil des ans. Etre maman, un plat principal dont Soraya ne veut pas se priver dans le grand menu de la vie. «J’ai vécu quelques histoires d’amour depuis mon accident. J’espère trouver un jour la bonne personne, avoir des enfants, mais je ne suis pas pressée.»

Si, elle est pressée, mais juste de vivre. «J’ai frôlé la mort, j’en ai connu des tuiles qui se sont abattues sur ma tête, mon accident, le handicap, les problèmes de santé liés à la paralysie. Alors aujourd’hui je veux profiter de tous les instants.»

SUJET TABOU

Tennis, fitness, ski nautique, voyages, «son agenda est à peine supportable pour une personne valide», s’amuse un ami pompier. La jeune femme, d’origines algérienne et italienne, fait aussi partie du comité du club en fauteuil roulant de Genève. «Je veux m’engager pour mieux faire connaître le monde du handicap, c’est largement encore tabou dans notre société. Je vois bien que les gens sont parfois mal à l’aise avec moi, ils ne savent pas comment m’aborder. Mon fauteuil ne doit pas être un obstacle, je suis une fille comme les autres, tout à fait comme les autres!»

Un sourire, un message aussi qu’elle aurait fait joliment passer si elle avait été élue Miss Handicap, mais qui sera porté, elle en est sûre, par la nouvelle élue, la Bernoise Jasmin Reichsteiner, atteinte d’une déformation multiple de la colonne (la deuxième place est revenue à la Vaudoise Leila Bahsoun, malvoyante).

«On peut être handicapée et femme, on peut séduire et être dans une chaise roulante, malgré le fait que ce concours n’était pas axé sur la seule beauté», martèle Soraya, autant avec les mots qu’avec ses yeux bijoux. Il suffit de la regarder vivre, de la regarder tout simplement. Aucune peine à se laisser convaincre.


INTERNET AU SERVICE DE L’INTÉGRATION EMPLOI ET HANDICAP

C’est le thème d’un vaste programme en faveur des handicapés mis sur pied par la fondation MyHandicap, dont le siège est à Zurich, en collaboration avec le monde de l’économie, des administrations et des médias.

Joachim Schoss, créateur du groupe Scout24 et entrepreneur internet à succès, a créé cette fondation en 2004 à la suite d’un grave accident de la route où il a perdu un bras et une jambe. L’objectif de MyHandicap est de permettre l’amélioration des conditions de vie des personnes handicapées (physiques ou psychiques) et de leurs proches.

Un programme, baptisé Emplois pour handicapés-Handicapés pour emplois, vient d’être lancé à l’instigation de Joachim Schoss et de Marc Walder, directeur général de Ringier Suisse et Allemagne. Il va permettre, grâce à la plateforme internet de la fondation, une mise en relation des employeurs avec des personnes en situation de handicap et en recherche d’emploi.

Trouver un emploi n’est jamais aisé, persuader un patron de vous engager si vous souffrez d’un handicap l’est encore moins. Le site, disponible en français dès janvier 2011, fourmille d’infos et de conseils sur la meilleure manière de prendre confiance en soi pour postuler dans les meilleures conditions. Une bourse à l’emploi sera également proposée. Autre avantage, la possibilité pour les candi-dats de tester leurs points forts et leurs aptitudes par rapport aux exigences définies pour les postes vacants (Job.ADN, seule partie du site disponible en français).

www.myhandicap.ch


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